Ce mercredi 18 décembre nous partons à la découverte du livre graphique d’Etienne Davodeau : Le droit du sol, et nous expérimentons l’arpentage d’un livre, autrement dit : sa lecture collective et accompagnée.
Ce travail coopératif et critique valorise la critique personnelle de ce qu’on lit grâce à la restitution qu’on en fait et à la discussion collective qui s’en suit.
L’expérience nous plait parce que la méthode contribue à sortir d’un rapport au savoir douloureux, pour bon nombre d’entre nous, traumatisées par les séances de lecture à l’école et le fait de s’être retrouvées seules face à des textes parfois ardus, sans possibilité de pouvoir en discuter, ou sans s’autoriser (ou être autorisées) à remettre en question et critiquer cette lecture.
Un livre est souvent conçu pour une réception individuelle, voire intime, et permet un débat ultérieur. Ce soir, on s’est lancées et l’arpentage a cassé cette règle puisque le débat est immédiat et fondé sur la perception partielle de chacune.
Par la restitution collective et la discussion autour de la thématique l’arpentage nous a permis de comprendre qu’aucun savoir n’est neutre. En partageant nos impressions de lecture et ce que nous en avons retenu, nous nous sommes rendues compte qu’au final cette méthode permet d’avoir non seulement une vue d’ensemble sur un livre, mais aussi le partage avec d’autres et aussi la discussion autour du sujet, au-delà des opinions exprimées dans le livre.
Nous en avons donc conclu que la richesse de ce procédé de lecture résidait dans le fait que, bien que nous ayons toutes lu une partie du livre, chacune semblait avoir eu une expérience de lecture tout à fait singulière. La segmentation avait conduit chacune à une analyse particulièrement engagée du passage attitré, ce qui, lors de la restitution collective avait enrichi la compréhension du texte dans son ensemble et pour nous, ouvert la voie à de nouvelles expériences de lectures !
Danielle, Marie et Joëlle