Après le ciné-débat du 27 mai dernier, ce mercredi 19 juin en soirée à Gedinne, il était question d’apporter des précisions pour mieux comprendre le conflit israélo-palestinien de ses origines à aujourd’hui.
Pour l’occasion, Thérèse Goderniaux, ancien professeure de géographie, est venue nous présenter une analyse qui précise la situation en tenant compte de la réalité historique et de celle du terrain.
Elle commence par nous expliquer les fondements de ce conflit, depuis ses origines : les dates et les chiffres clés du conflit accompagnées de cartes géographiques et de photos.
En réalité, ce conflit est avant tout un conflit territorial entre deux peuples., nous explique-t-elle. Les enjeux principaux sont le contrôle du territoire. Un peuple, les Palestiniens, vivait sur cette terre, administrée par les Ottomans puis par les Anglais. Un autre peuple, les Juifs, persécutés ailleurs, a commencé à émigrer sur cette même terre avec laquelle ils ont un lien religieux et historique. Depuis, l’équation est claire : deux peuples veulent habiter sur la même terre et en revendiquent le contrôle.
Dans cette guerre pour le territoire, le combat se mène mètre carré par mètre carré. En ce sens, Israël utilise de nombreux outils.
- La colonisation est une des armes principales. Des terres qui ont été attribuées par l’ONU aux Palestiniens sont réquisitionnées, parfois des habitations palestiniennes sont démolies, pour construire des colonies où des colons Israéliens viennent s’installer et occuper le territoire.
- La construction d’un « mur de sécurité » est aussi un outil territorial.
- S’ajoute la construction de routes interdites aux Palestiniens, la démolition d’habitations et l’interdiction de construire pour les Palestiniens, l’isolation de certains commerces palestiniens pour les contraindre à partir, l’omniprésence des militaires israéliens et les checkpoints partout en Cisjordanie…
Le conflit israélo-palestinien se prolonge aussi dans le langage. L’usage des termes n’est jamais neutre et il y a une véritable guerre des mots. Sur le terrain, le choix des mots est un casse-tête mais est crucial parce qu’il nous positionne d’un côté ou de l’autre : ce qui est « mur de sécurité » pour les uns est un « mur de la honte » pour les autres, ce que les premiers appellent « colonie » est nommé « avant-poste » pour les seconds, de même que ce qui est une « résistance » pour certains est du « terrorisme » pour d’autres.,, etc.
Malgré la haine, les murs, les barrières culturelles et linguistiques, les populations vivent côte à côte et les séparations sont artificielles.
Nous en retenons que ce conflit israélo-palestinien et ses conséquences ne peuvent certainement pas être ignorés, même s’ils se passent à des milliers de kilomètres de chez nous. Mais à quand ? et qui proposera une solution qui permettra de garantir les droits des uns et des autres ?